La culture : ce gisement de croissance, par Emmanuel Marfoglia.

S’il est une branche d’activité dynamique c’est bien le secteur culturel !

En effet, avec 289 000 associations culturelles ce secteur pèse à lui seul le quart du tissu associatif national.

Si l’on ajoute à cela les plus de 150 000 entreprises du secteur marchand, on mesure l’impact direct de la branche culture sur notre économie grâce auquel 660 000 personnes exercent une activité professionnelle.

Il convient d’observer que le secteur audiovisuel et spectacle vivant, a connu une hausse d’effectif de 137% entre 1995 et 2019 passant de 83 900 personnes à 199 200 !

Cela ne signifie pas pour autant que ce secteur soit arrivé au maximum de la croissance de son potentiel économique car bien au contraire son développement peut et doit encore être amplifié.

Citons par exemple le secteur du livre audio qui croît de 26% l’an au niveau mondial et qui atteindra un chiffre d’exploitation de 35 milliards de dollars en 2030.

Avec l’accroissement des personnes en contact avec la langue française, qui devrait compter 500 millions de personnes en 2030 pour atteindre les 715 millions en 2050 d’après l’OIF , on peut mesurer le potentiel des parts de marché en devenir, toutes activités artistiques confondues, avec un vivier client qui va passer de 3 à 8% de la population mondiale en 25 ans.

Alors imaginons une même progression à venir de la part de PIB culturel aujourd’hui de 2,2% et mettons en œuvre avec sérénité les actions et réformes à mener, pour que ce secteur puisse apporter une contribution concrète à notre pays afin de l’aider à sortir de ses difficultés économiques, tout en contribuant à l’amélioration sociologique de la nation.

En effet, la culture n’est pas qu’un acteur économique mais est également le support de l’épanouissement de la personne, ce qui la rend très utile pour l’apaisement des grands troubles comportementaux du monde contemporain.

L’éducation artistique avec la loi de 1988 sur les options artistiques à l’école est la meilleure illustration qu’un antidote à la violence est à portée de main.

C’est également une réponse au tout carcéral, vision suicidaire pour l’avenir, car un jeune turbulent en prison devient un grand délinquant perdu à jamais pour la collectivité.Pourtant, les difficultés budgétaires imposent des baisses de crédits dans ce domaine alors que pour quelques millions c’est une charge en milliards d’euros que nous préparons avec les dégâts croissants de la délinquance.

Construire des prisons coûte cher et ne rapporte pas, alors qu’investir sur les talents atténue les violences et devient un investissement pour notre économie.

Ce secteur est aussi une réponse à la désertification du monde rural car il peut s’exercer partout et s’imposer comme un acteur majeur de l’aménagement du territoire.

Notre langue enfin, est la réponse adaptée à notre époque pour que notre pensée et nos valeurs continuent d’illuminer l’univers.

C’est en effet par la culture que la Maison France peut continuer d’éclairer le monde pour sà recherche du progrès.

Notre second atout majeur est la France ultramarine dont on parle à peine mais qui avec ses 11,5 millions de km2 de possessions maritimes fait de la France le seul pays présent sur tous les continents.

Ces réalités majeures devraient s’opposer aux grands troubles que traverse la nation pour qu’elle retrouve enfin dynamisme et optimisme.

C’est pourquoi notre politique culturelle doit se métamorphoser du stade « soutenu » par la nation, au stade « moteur » de la nation.

Il y va également de notre influence géostratégique à venir car avec 700 millions de francophones, notre pays peut prétendre, par la pensée, peser sur le cours des choses de manière plus efficace qu’avec les canons.

Voilà pourquoi le secteur culturel justifie pleinement l’émergence d’un grand plan de politique nationale.

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La pensée radicale, rédigé par Jean-François Hory en 2012 mais qui conserve toute sa pertinence.