Le tourisme en France : un pôle d’excellence en mal de reconnaissance.
Un poids lourd économique souvent oublié
Le tourisme est rarement mis en avant lors des grands moments politiques.
Pourtant, son poids dans l’économie française le place au cœur des grandes préoccupations des citoyens :
pouvoir d’achat, immigration, environnement, finances publiques.
• En 2022 (post-Covid), la part directe du tourisme dans le PIB était de 3,6 % (INSEE).
Celle-ci monte à 8 % en incluant les contributions indirectes.
• En 2024, le tourisme a généré 200 milliards d’euros de chiffre d’affaires et un excédent
dans la balance commerciale de 16 milliards d’euros (Banque de France).
À titre de comparaison, la balance commerciale globale ne dégage qu’un excédent de 2,7 milliards d’euros.
• En 2024, le tourisme employait 2 millions de travailleurs, soit 5,8 % de l’emploi total en France (Assemblée Nationale).
Parmi eux, 1,3 million dans la restauration et l’hébergement.
• Par ailleurs, la fréquentation touristique soutient les performances des secteurs de la culture (musées, festivals, théâtres, fêtes locales, mode…),
de l’artisanat local, de la gastronomie ainsi que des transports.
Une position dominante à relativiser
Depuis 30 ans, la France se classe en tête des pays accueillant le plus grand nombre d’arrivées touristiques.
Pourtant, derrière ce chiffre flatteur se cache une réalité moins brillante.
• Des dépenses par touriste presque deux fois plus faibles qu’en Espagne et quatre fois plus faibles qu’aux États-Unis
• Une durée de séjour moyenne de 3,3 jours, contre 5,5 en Espagne
• Une offre d’hébergement en baisse (1 100 fermetures d’hôtels depuis 2019)
• Des marges sous pression (coûts d’énergie, commissions d’agences, …)
• Un secteur peu attractif sur le marché du travail
Des problématiques à résoudre ensemble
Pour donner au pays les moyens de ses ambitions dans ce secteur, il est nécessaire de mettre en place une politique publique claire,
lisible et stable dans la durée. Actuellement, plusieurs préoccupations sont partagées par les acteurs du tourisme et nécessitent une
réaction rapide des pouvoirs publics.
• Difficultés de recrutement et de rétention des employés
o Salaires / Horaires / Formations / Logement
• Transition numérique & coûts de distribution
o Commissions OTA / IA / Compétences internes
• Transition écologique
o Décarbonation / Surtourisme / Gestion des déchets / Rénovation énergétique
• Gouvernance et organisation territoriale
o Rationaliser la gouvernance en supprimant le millefeuille administratif qui dilue les moyens disponibles
(État, région, département, communauté de communes, « pays », Grand Paris et territoires pour l’Île-de-France)
o Clarifier les interlocuteurs / normes / stratégie de développement
Des solutions à portée de main
Il existe plusieurs pistes d’action et de réforme permettant de répondre aux problématiques actuelles du secteur touristique :
1. Création d’un statut type « auto-entrepreneur du tourisme » pour faciliter le recrutement de saisonniers et d’extras,
avec des charges réduites pour les salaires les plus bas et une plus grande flexibilité administrative.
2. Création d’un parcours d’excellence des métiers du tourisme permettant de valoriser l’expérience acquise par des diplômes,
et ainsi de faciliter la mobilité professionnelle dans le secteur (avec des ambassadeurs – entrepreneurs à succès).
3. Création d’un « Fonds d’investissement tourisme » spécialisé dans la transition numérique et écologique, en complément des actions de la BPI.
4. Mise en place d’une plateforme de distribution numérique pour les logements type Airbnb,
ainsi qu’un méta-moteur de recherche renvoyant vers les sites des hôtels.