Donner envie de s’engager devrait être l’un des premiers moteurs des partis politiques et des collectivités.
Pourtant, trop souvent, l’engagement des jeunes est réduit à une vitrine, un simple décor de communication.
J’en parle par expérience : dans les conseils départementaux ou régionaux de jeunes, combien se contentent d’accompagner
le président de la collectivité lors d’inaugurations ou de déplacements ? Est-ce vraiment cela, susciter l’engagement ?
Cette manière de faire enferme l’énergie citoyenne dans un rôle d’appoint.
Et surtout, pourquoi cette distinction permanente des « jeunes » ?
Comme si l’engagement politique ou citoyen devait nécessairement être accompagné d’une étiquette particulière.
Un citoyen de 18, 25 ou 30 ans est soumis aux mêmes devoirs, aux mêmes règles, aux mêmes conséquences des décisions politiques que les autres.
Le qualifier systématiquement de « jeune », c’est déjà l’écarter en partie.
Bien sûr, il y a un manque d’expérience. Mais ce manque est naturel, et il n’est pas un défaut : il peut être une force.
L’expérience apporte du recul, la jeunesse apporte de la fraîcheur, de la sincérité, et un refus de se résigner.
Les deux doivent se compléter, non s’exclure.
Susciter l’engagement, ce n’est pas assigner un rôle d’apprenti. C’est offrir une place pleine et entière dans la décision.
C’est associer les moins de 30 ans aux débats, aux consultations, aux responsabilités, non pas comme une case à cocher,
mais comme des citoyens à part entière.
L’engagement n’a rien d’automatique. Il se nourrit de confiance, de reconnaissance et de responsabilité réelle.
Si nous voulons raviver la démocratie, il faut cesser de considérer les jeunes comme des spectateurs ou des figurants,
et leur donner la possibilité de construire, de décider, de peser.
Parce qu’un citoyen, quel que soit son âge, doit pouvoir être un acteur à part entière.
